Présentation

La Loi de programmation de la recherche pour les années 2021 à 2030 prévoit de « reconnaître, valoriser et encourager l’engagement des acteurs de la recherche dans les liens entre science et société ». Il est précisé dans son annexe qu’INRAE, en lien avec le Ministère en charge de la Recherche, décernera chaque année un Prix pour récompenser des travaux de recherche menés selon une démarche participative.

La définition retenue pour les sciences et recherches participatives est celle de la Charte des sciences et recherches participatives en France (MENSR – 2017) : « formes de production de connaissances scientifiques auxquelles participent, avec des chercheurs, des acteurs de la société civile, à titre individuel ou collectif, de façon active et délibérée ».

Le prix s’adresse à l’ensemble de la communauté scientifique française. Pour tenir compte de la diversité de ces démarches, deux catégories de prix sont créées :

Prix
« Recueil citoyen »

Prix
« Co-construction »

Les projets de « Recueil citoyen » (parfois nommés « crowdsourcing », c’est-à-dire « approvisionnement par la foule ») sont ceux pour lesquels la collecte et/ou l’interprétation des données sont réalisées par de nombreux amateurs grâce aux possibilités d’action distribuée des plateformes numériques. Dans de tels projets, la conception des objectifs et des protocoles de recherche peut être plus ou moins coproduite.

Les projets de « Co-construction » mobilisent des approches de coproduction de connaissances qui relèvent, par exemple, de la recherche action participative ou de la recherche en interaction avec des groupes concernés.

Prix « Recueil citoyen »

Les projets de « Recueil citoyen » (parfois nommés « crowdsourcing », c’est-à-dire « approvisionnement par la foule ») sont ceux pour lesquels la collecte et/ou l’interprétation de données sont réalisées par de nombreux amateurs grâce aux possibilités d’action distribuée des plateformes numériques. Dans de tels projets, la conception des objectifs et des protocoles de recherche peuvent être plus ou moins coproduites.

Prix « Co-construction »

Les projets « Co-construction » mobilisent des approches de coproduction de connaissances qui relèvent, par exemple, de la recherche action participative ou de la recherche en interaction avec des groupes concernés.

Les candidatures doivent concerner des projets, notion prise au sens large, c’est-à-dire un ensemble d’activités repérables, une entité avec une certaine maturité ayant une « histoire à raconter ». Il peut donc s’agir d’un enchaînement de projets au sens administratif du terme. Sont éligibles, les projets en cours ou terminés depuis moins de 5 ans. Les impacts étant regardés de près, l’ancienneté des projets est dès lors avantageuse. Les ex-candidats n’ayant pas été retenus une année peuvent candidater à nouveau.

Les candidatures seront évaluées par un jury composé à parité de membres issus des secteurs académiques et non académiques. Les critères d’évaluation porteront sur la qualité du processus de participation, la qualité des résultats obtenus et la qualité des impacts. Ils seront bien sûr adaptés selon la catégorie du Prix (Recueil citoyen ou Co-construction). La remise des prix se fera dans le courant du mois de juin 2025.

Il est à noter que ce prix offre une reconnaissance, mais qu’aucune somme d’argent ne sera remise aux lauréats.

Comment candidater

> Pour ce prix le terme « projet » doit se comprendre au sens de « démarche » et peut comprendre une succession de projets au sens administratif du terme. Sont éligibles les projets achevés depuis moins de 5 ans, ou toujours en cours.

> Il est nécessaire de créer un compte pour candidater. Le dossier complet (formulaire du prix + avis des structures porteuses, rassemblés en un seul document) pourra être déposé ici jusqu’au 15 janvier 2025. Attention, pour un compte donné, on ne peut déposer qu’un seul document. Tout dépôt écrase les dépôts antérieurs.

Le dossier comprend en un seul document le formulaire du prix, l’avis d’un établissement scientifique porteur et l’avis d’une structure de la société civile porteuse. L’avis de l’établissement scientifique doit expliquer pourquoi la structure soutient la candidature du projet et fournir un avis motivé sur la qualité scientifique (cf. Annexe 1 du formulaire). Dans ce cadre, il sera notamment important de prendre en compte l’éventuel renouvellement d’une problématique de recherche, ou l’émergence de nouvelles questions liées à la démarche participative. L’avis de la structure de la société civile porteuse doit expliquer pourquoi la structure soutient la candidature du projet et fournir un avis motivé sur son retentissement pour la société (cf. Annexe 2 du formulaire).

> Toutes les rubriques doivent être renseignées. La partie “formulaire” du document devra impérativement comprendre un maximum de 6 pages A4, réparties à votre convenance entre ses différentes composantes, le corps du texte devant être en police arial de taille 11 interligne 1,15. Tout document dépassant ce seuil sera considéré comme non recevable. Toutes les consignes écrites en violet sont à retirer en fin d’édition.

> Les candidats au prix en 2025 sont invités à lire plus bas le “Retour du jury sur l’édition 2024”.

> Les projets candidats connaîtront la décision du jury les concernant d’ici mai 2025. Tout projet candidat non lauréat peut, s’il le souhaite, soumettre une nouvelle candidature aux prochains prix.

Les prix précédents

Les prix 2024

Catégorie "Recueil citoyen"

Lancé au printemps 2010 pour remédier au manque de données à grande échelle sur les pollinisateurs, le SPIPOLL a déjà 14 années d’existence et comptabilise plus de 80 000 collections, composées chacune d’une série de photographies prises lors d’une observation, soit l’équivalent de 706 000 visuels ! Piloté par le MNHN (Muséum national d’histoire naturelle), le CNRS (Centre national de la recherche scientifique), l’OPIE (Office pour les insectes et leur environnement), l’OFB (Office français de la biodiversité) et l’université de Poitiers, ce projet de science participative, au-delà de la quantité de données récoltées, est récompensé pour l’élaboration de méthodes novatrices, telles que l’utilisation de la photographie dans les protocoles, la visualisation instantanée des données recueillies et la création d’un forum ouvert pour discuter des données. Les résultats issus du Spipoll, valorisés dans des revues scientifiques internationales, ont pu être utilisés dans les politiques publiques de préservation de la biodiversité. Ce projet, considéré comme un programme-clé pour l’acquisition de nouvelles connaissances sur les insectes, a été exploité pour introduire les sciences dans l’enseignement du secondaire.

Le jury du prix a salué la forte évolution du projet depuis ses débuts, permise par la profonde implication de sa communauté de participant·es dépassant les 4 000 contributeur·rices, qui se nomment les « spipolliens et spipolliennes ». Revêtant un grand intérêt pour la biodiversité, le Spipoll s’est intéressé non seulement aux interactions entre espèces via la pollinisation, mais aussi aux interactions humaines entre les passionné·es de fleurs.

Catégorie "Co-construction"

Le projet AirGeo, réparti dans 5 pays sur 3 continents et porté par le CNRS, l’UCAD (université Cheikh Anta Diop), l’IRD (Institut de recherche pour le développement), la mairie de Sébikotane et Ker Thiossane au Sénégal, s’est vu attribuer le prix dans la catégorie « co-construction ». Réunis autour du projet AirGeo depuis 2020, scientifiques, artistes, actrices et acteur locaux, citoyennes et citoyens ont conjugué leurs efforts en mettant en place de nouveaux dispositifs pouvant contribuer à améliorer la connaissance de la qualité de l’air. L’objectif de ce projet était de quantifier la pollution atmosphérique pour inviter tous les acteur·ices à agir et permettre aux habitant·es de respirer un air plus sain. Ils se sont ainsi servis d’écorces de platanes comme bases de capteurs passifs pour l’évaluation de la qualité de l’air.

Le dispositif s’est vu transformé en un projet social majeur pour les habitant·es de Dakar souffrant de la proximité de leurs lieux de vie avec des fumées d’usines. En 5 ans, il a déjà abouti à l’établissement d’un nouveau plan local d’urbanisme, d’une formation de médiateurs et médiatrices à l’environnement, de la participation des usines à une conciliation, d’une prise en charge des intoxications au plomb par les centres antipoison locaux et d’un lancement d’études en santé et toxicologie. À cela s’ajoutent la création d’une association citoyenne de régénération de la végétation, le montage d’un festival sciences-arts-société dans les quartiers et enfin une exposition itinérante.

Le jury a salué l’approche interdisciplinaire et low-tech du projet, et son adaptation à la tradition d’oralité ou aux réalités locales très importantes au Sénégal, qui a permis de nouer la confiance entre chercheur·ses, collectivités locales, entreprises et habitant·es.

Retour du jury sur l'édition 2024

Le jury du prix de la recherche participative a été globalement impressionné par la diversité, la qualité et parfois le caractère très innovant des dossiers présentés pour l’édition 2024. La capacité à créer des communautés actives, à favoriser l’interaction et l’apprentissage, ou la validation collaborative des données lorsqu’elle est possible, a été particulièrement bien explicitée. Les candidats ont notamment témoigné d’une fréquente évolution au cours de la vie du projet de certaines initiatives de recueil citoyen vers une plus large co-construction entre les parties prenantes à différentes étapes. Le jury rappelle qu’il est essentiel de rendre visible l’objectif du projet dans les dossiers, en montrant pourquoi et comment il s’agit d’une recherche avec les participants et non sur les participants. Les candidats doivent être transparents quant au rôle et aux contributions spécifiques des citoyens aux différentes phases de la recherche, et éclairer l’impact sociétal de leurs projets. Les mécanismes de décision sont à ce titre essentiels, puisqu’ils participent à l’intérêt et la légitimité des démarches participatives. Les projets ayant réussi à instaurer une dynamique collaborative et à engendrer des impacts tangibles sont particulièrement valorisés. Les candidats sont donc encouragés à mettre en avant des exemples concrets d’impacts, d’adaptations et de transformations suite aux contributions des citoyens. Pour l’année à venir, il sera bénéfique de clarifier dans les dossiers les objectifs et les bénéfices mutuels de la recherche, les actions favorisant la synergie entre tous les acteurs impliqués, et la diversité des impacts. Ce dernier point est l’occasion de rappeler qu’un projet non sélectionné les années précédents, en précisant les évolutions et impacts nouveaux observés, peut tout à fait présenter sa candidature une nouvelle fois.

Les prix 2023

Catégorie "Recueil citoyen"

« TEMPO, observer au fil des saisons » est un projet piloté et coordonné par INRAE, le CNRS et Tela Botanica. Ce réseau national d’observatoires permet de compiler les données d’une centaine de partenaires qui mobilisent le grand public de tout âge pour contribuer à la recherche scientifique sur le changement climatique, en communiquant des observations faites sur les animaux et les végétaux. En 5 ans, le projet a compilé 2,5 millions d’observations sur 11 500 sites et permis le téléchargement de 32 millions de données en 10 mois. TEMPO a intégré en 2016 l’Observatoire des Saisons, créé dès 2007 pour sensibiliser la société aux conséquences du changement climatique sur les êtres vivants et les écosystèmes, et pallier l’absence de réseau d’observation de la phénologie en France.

Catégorie "Co-construction"

Deux lauréats exæquo dans cette catégorie cette année !

PrEP

Le projet PrEP, pour “évaluation de la prophylaxie en pré-exposition au VIH”, est piloté par AIDES, Coalition Plus, l’Inserm et l’IRD. Ce projet a permis le développement d’alternatives au préservatif pour se protéger du virus, grâce à la mise en place de l’essai clinique IPERGAY pour démontrer l’efficacité d’un traitement à la demande chez les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes. Résultat : 86% de réduction du risque d’acquisition du VIH. La France a été ainsi pionnière en 2015 en administrant le traitement et en lançant la cohorte PREVENIR financée par l’Agence nationale de recherches sur le sida (efficacité et tolérance à long terme, observance, effets comportementaux). L’IRD et Coalition Plus, associés en 2017, ont permis d’intégrer la PrEP dans un lot d’outils de prévention dans 4 pays de l’Afrique de l’Ouest.

« Croiser les savoirs avec tou·te·s » est un projet qui permet de développer les connaissances autour de la pauvreté. Coordonné par le CNRS (GIS Démocratie et Participation), ATD Quart Monde, le Cnam et l’université de Lille, il a permis la création d’un espace collaboratif permanent fondé sur les processus d’apprentissage et de réflexion collectifs, en rassemblant des chercheurs, des personnes ayant l’expérience de la pauvreté et des professionnels de l’intervention sociale. Des outils de mise en œuvre des sciences et recherches participatives avec des populations pauvres ont été revisités (rôle des groupes de pairs, animation et pilotage croisés).

 

Les prix 2022

 

Cette première édition s’adressait uniquement aux établissements de la communauté scientifique Agreenium. Le prix a été ouvert à l’ensemble de communauté scientifique dès 2023. 

Pour la catégorie « Crowdsourcing », c’est le programme CiTIQUE qui est récompensé. Lancé en 2017, ce programme fait travailler chercheurs et citoyens, ensemble,  pour mieux connaître l’écologie des tiques et des maladies qu’elles transmettent. Il est basé entre autres sur la collecte de signalements de piqûres de tiques via une application smartphone et des stages de recherche en laboratoire ouvert au public. Le projet a permis de récolter plus de 70 000 signalements et 50 000 tiques conservées congelées dans une « tiquothèque », unique en France. Son intérêt a d’ailleurs été souligné lors d’un rapport parlementaire sur le Plan national Lyme en 2021, et sa dimension d’appui aux politiques publiques de santé est bien reconnue. Et ce projet porte déjà ses fruits, puisque des résultats capitaux ont été obtenus : 25 % des piqûres signalées ont lieu dans les jardins, et 4 % dans les maisons. Sans cette recherche participative, ces résultats seraient restés méconnus, et la connaissance du risque de piqûre au sein même du foyer n’existerait pas.

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« Des semences à l’assiette », piloté par un collectif d’agronomes, sociologues et biochimistes d’INRAE, est le fruit de la collaboration de nombreux partenaires depuis plus de 20 ans. Leurs objectifs : disposer de variétés de céréales adaptées à l’agriculture biologique. Ici, la recherche participative se fait du champ à l’assiette, depuis les agriculteurs jusqu’aux associations de consommateurs. Aujourd’hui, l’aventure se poursuit ! Chercheurs et citoyens travaillent de concert par exemple sur le problème de l’hypersensibilité au Gluten avec le projet « Gluten : Mythe ou Réalité ? ». Mais ils explorent aussi des systèmes alimentaires territorialisés (projet « Activa-Blé »), et vont déployer de nouvelles collaborations à l’échelle européenne (projet « DivinFood » 2022-2027). Espèces orphelines, systèmes de culture alternatifs, procédés de transformation paysanne et artisanale et conditions d’un partage équitable de la valeur sont toujours au cœur des recherches afin de favoriser des régimes alimentaires plus sains et des systèmes alimentaires plus durables.

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Prix recherche participative

© INRAE – Chistophe Maitre

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